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communiqué de presse

Augmentation de la charge de travail des radiologistes - La demande d'examens d'imagerie est sans précédent

En réaction à un article publié dans le Journal de Montréal qui rapportait que la rémunération moyenne des radiologistes avait augmenté en 2018, l'Association des radiologistes du Québec tient à apporter des correctifs.

MONTRÉAL, le 2 mai 2019 /CNW Telbec/ - En réaction à un article publié ce matin dans le Journal de Montréal qui rapportait que la rémunération moyenne des radiologistes avait augmenté en 2018, l'Association des radiologistes du Québec (ARQ) tient à apporter des correctifs. Rappelons que les données de rémunération moyenne incluent d'importants frais techniques qui sont en fait des remboursements d'équipements et de dépenses pour payer le salaire des employés dans les cliniques de radiologie. Il est faux de prétendre que les chiffres publiés représentent une « rémunération » au sens où il ne s'agit pas des revenus gagnés par les radiologistes. Par ailleurs, cette croissance s'explique par trois facteurs :

  1. La couverture publique de l'échographie qui était auparavant remboursée en partie par les assureurs privés est maintenant entièrement publique de telle sorte que le volume réalisé dans les cliniques de radiologie passe maintenant dans les chiffres de la RAMQ. Notons que 50 % de la rémunération versée au radiologiste pour l'échographie sont des frais techniques visant le remboursement des dépenses comme les appareils, le local, le personnel. La couverture publique a aussi entraîné une augmentation de la demande de ces examens maintenant sans frais pour les patients. 
  2. La demande d'examens d'imagerie a bondi au cours des dernières années, si bien que les radiologistes ont augmenté leurs heures de travail de façon substantielle. Parmi eux, 58 % travaillent en moyenne de 7 à 17,5 heures de plus par semaine, comme en fait foi un sondage Léger réalisé auprès des médecins radiologistes entre le 13 février et le 1er mars 2019. La radiologie est devenue une plaque tournante de la médecine. Au quotidien, les radiologistes doivent prolonger leurs heures de travail particulièrement en soirée et les week-ends pour interpréter les examens demandés par leurs collègues médecins spécialistes et médecins de famille de manière à leur donner les résultats dont ils ont besoin pour traiter leurs patients. Les radiologistes ont redoublé d'efforts pour rendre le service.
  3. Les heures d'utilisation des salles de tomodensitométrie (CT-SCAN) et de résonance magnétique (IRM) à l'hôpital ont été allongées pour réduire les listes d'attente. C'était une bonne décision pour les patients. Certains hôpitaux au Québec ont augmenté la disponibilité des appareils de 30 à 40 %, ce qui se traduit par autant d'examens supplémentaires à interpréter et plus d'heures travaillées par les radiologistes.

« Ces données de la RAMQ démontrent deux choses : les radiologistes se sont relevé les manches et ont allongé leurs heures de travail pour répondre à la demande qui a fait un bond sans précédent au cours des dernières années. Par ailleurs, le temps d'interprétation des examens a aussi augmenté puisque 79 % des radiologistes ont relevé que les cas sont nettement plus complexes qu'auparavant », a souligné le docteur Vincent Oliva, président de l'Association des radiologistes du Québec.

L'impact de la technologie sur la pratique des radiologistes

Le docteur Oliva a tenu à corriger les propos concernant l'impact de la technologie sur la pratique : « La technologie a permis aux appareils d'être plus performants au sens où le temps passé par le patient dans l'appareil est moins long. Alors qu'un appareil de tomodensitométrie produisait entre 10 et 20 images y a 15 ans, il en génère aujourd'hui plus de 200, ce qui est nettement plus long à interpréter. Il est donc faux de prétendre que la technologie permet aux radiologistes de lire plus rapidement les examens, c'est en fait tout le contraire », a ajouté Dr Oliva.

Le docteur Oliva souhaite qu'une réflexion de fond s'amorce rapidement au Québec de manière à s'attaquer à la pertinence des examens d'imagerie demandés. « Nous remarquons qu'environ un examen sur quatre n'est pas indispensable. C'est un excès de prudence qui crée de véritables problèmes de pertinence. Il faut que cette croissance se stabilise puisque les radiologistes ne pourront plus suffire à la demande. C'est une tendance observée partout en Amérique du Nord, il faut s'y attaquer si on veut utiliser plus efficacement nos ressources humaines et financières », a conclu le Dr Oliva.

À propos de l'Association des radiologistes du Québec

L'Association des radiologistes du Québec regroupe plus de 650 médecins spécialistes en radiologie diagnostique.  Elle a pour mission de valoriser le statut professionnel de ses membres, de promouvoir leurs intérêts et de contribuer au développement de la radiologie diagnostique, tout en favorisant des soins et des services de qualité pour la population québécoise.